Morgue prénatale ou morgue gériatrique, la gypsothèque recueille les statues qui n'ont pas eu droit à la vie ou celles qui ont été usées par celle-ci. Dans les deux cas, l'endroit cache ce qui n'est pas acceptable de voir, ce qui ne rayonne pas de beauté et de santé. Autrefois adulées, ces statues perdent toutes formes d'humanité et sont réduites à un simple numéro ou enrubannées de plastique comme un cadavre nauséabond. Abîmées, corrodées, salies, brisées, amputées, elles n'ont plus droit à la lumière. Emasculées, elles n’ont même plus le droit de donner la vie. Ces statues sont de marbre et de plâtre mais que dire des humains faits de chair et d'os à qui l’on réserve le même sort ? Cette gypsothèque n'est-elle malheureusement pas le reflet de notre société…
– acte 1 –
l’eden perdu
– acte 2 –
les accidents de vie
– acte 3 –
les matricules
– acte 4 –
l’agonie
– épilogue –
la fin de l’espèce
“On diminue la taille des statues en s’en éloignant,
Alexandre Karr
celle des hommes en s’en approchant.”
