Antoine d’Agata – Arles – Avril 2024
Telle une tragédie antique les trois unités sont posées.
L’unité d’action, l’unité de lieu, l’unité de temps.
Pourtant rien ne colle.
Arles et ses vieilles pierres n’est pas le propos.
La durée est bien le reste de notre vie et non pas cette semaine de huit-clos.
L’action n’est pas Antoine mais bien nous qu’il cherche à pousser dans nos retranchements.
Le stage s’intitule “le journal intime : aux limites de l’acte photographique”. A-t-on parlé photographie ?
Non pas une fois. Pas d’objectif, pas de boitier, pas de technique.
Par contre tous les jours on a vécu photographie, toutes les nuits on a rêvé photographie, toutes les heures on a sué photographie.
Photographier quoi ? Peu importe. L’image n’est pas la finalité.
Ce qui compte c’est l’acte photographique. Son vécu, son impact sur notre existence.
Ce qui compte c’est non pas de rapporter mais de restituer.
Que faire de ceci ? Comment vivre après cette experience ?
– arrêter de photographier car le désir d’image résultat nous éloigne de la finalité ?
– mitrailler à tout-va chaque battement de notre vie mais ne jamais regarder, ne jamais publier une image ?
– attendre ce moment de grâce où “le désir et la peur” se conjuguent à l’unisson ?
Je ne sais pas. Je ne sais plus. L’image me semble à la fois si primordiale et si futile.
Alors résumer cette semaine de stage à quelques images me semblent tout simplement illusoire.
Je vous livre donc ces très -trop- nombreux clichés pour reconstituer le moment.
A vous en imprégner, à vous en donner le tournis, à vous en écœurer.
Merci Antoine